Addiction
J'ai été accro à la musique. Vous pouvez croire que c'est une figure de style ridicule, et pourtant c'est la stricte vérité. Maintenant que je regarde ça avec recul, je me rends compte que j'étais même un vrai junkie. Ca dépassait le cadre de la passion, il s'agissait bel et bien d'une addiction. Comment expliquer sinon une telle frénésie d'achat? Au sommet de cette addiction, j'allais sans doute quotidiennement à la fnac, au virgin ou chez le disquaire indépendant, souvent les trois dans la même matinée. Voire plus d'une fois par jour. A chaque fois je me disais que c'était par simple curiosité. Mais je savais bien que je repartirais avec un album, probablement un classique soldé à 7 euros. Je n'avais pourtant pas le temps de faire ça, et encore moins l'argent nécessaire. Mais ce genre d'arguments n'arrête pas les vrais junkies. J'allais échanger chez le disquaire d'occasion, en espérant lui refourguer deux ou trois disques miteux (genre mauvais rap, erreurs de jeunesse). Et je faisais ça dans le même esprit que d'autres vont voir leur dealer en espérant un crédit de 10 euros.
Pourtant ma "consommation" de disques n'avait rien de la boulimie de certains (G.T. si tu me lis). La taille de ma discothèque paraîtra tout aussi ridicule pour de telles personnes. Il n'y a qu'une seule raison qui m'a retenu d'un tel écueil : mon compte en banque. Avec à peine plus de 400 euros par mois pour dormir, manger, payer mes fournitures et le train, pas besoin d'être comptable pour comprendre que je n'avais pas les moyens d'entretenir une passion aussi coûteuse. Alors forcément il a fallut faire quelques économies sur le reste, en particulier la nourriture. Me payer un kébab, c'était comme déjeuner chez un grand chef. Le reste du temps, toujours la même bouffe insipide, riz, pâtes, conserves. Ou bien juste avoir faim. C'est d'ailleurs sur ce dernier point que je me rends compte que j'étais sacrément accroché. Mes habitudes alimentaires auraient choqué un psy autant qu'un diététicien. Je ne souhaite à personne d'en arriver là, parce que ça ne ressemble pas vraiment à ce qu'on attends d'un mélomane.
Aujourd'hui, seulement un an plus tard, ma vie a bien changé et tout ça est loin derrière moi. Paradoxalement j'ai désormais les moyens d'acheter et je ne le fais quasiment plus. Il faut dire qu'acheter des disques à Best Buy (l'équivalent américain de Darty) c'est beaucoup moins tentant, et c'est le seul endroit pas trop loin où je peux acheter des CDs. D'un côté je le regrette, car ma discothèque ne s'aggrandit quasiment plus. J'ai même du mal à avoir envie d'un nouvel album, ce qui me manque énormément. J'ai aussi accès à internet, ce qui n'était pas le cas. Pouvoir écouter tout et n'importe quoi m'ôte l'excitation, la curiosité que j'avais pour n'importe quel disque auparavant. Je ne sais pas trop si je dois maudire ou bénir Deezer. Je compense en jouant de la musique, plus que jamais, et aussi en écrivant ce blog. Mais j'ai un drôle de sentiment, comme si je n'étais pas si content d'avoir décroché. Après tout, je n'ai pas du tout envie de me passer d'une drogue aussi jouissive que l'est la musique.
Pourtant ma "consommation" de disques n'avait rien de la boulimie de certains (G.T. si tu me lis). La taille de ma discothèque paraîtra tout aussi ridicule pour de telles personnes. Il n'y a qu'une seule raison qui m'a retenu d'un tel écueil : mon compte en banque. Avec à peine plus de 400 euros par mois pour dormir, manger, payer mes fournitures et le train, pas besoin d'être comptable pour comprendre que je n'avais pas les moyens d'entretenir une passion aussi coûteuse. Alors forcément il a fallut faire quelques économies sur le reste, en particulier la nourriture. Me payer un kébab, c'était comme déjeuner chez un grand chef. Le reste du temps, toujours la même bouffe insipide, riz, pâtes, conserves. Ou bien juste avoir faim. C'est d'ailleurs sur ce dernier point que je me rends compte que j'étais sacrément accroché. Mes habitudes alimentaires auraient choqué un psy autant qu'un diététicien. Je ne souhaite à personne d'en arriver là, parce que ça ne ressemble pas vraiment à ce qu'on attends d'un mélomane.
Aujourd'hui, seulement un an plus tard, ma vie a bien changé et tout ça est loin derrière moi. Paradoxalement j'ai désormais les moyens d'acheter et je ne le fais quasiment plus. Il faut dire qu'acheter des disques à Best Buy (l'équivalent américain de Darty) c'est beaucoup moins tentant, et c'est le seul endroit pas trop loin où je peux acheter des CDs. D'un côté je le regrette, car ma discothèque ne s'aggrandit quasiment plus. J'ai même du mal à avoir envie d'un nouvel album, ce qui me manque énormément. J'ai aussi accès à internet, ce qui n'était pas le cas. Pouvoir écouter tout et n'importe quoi m'ôte l'excitation, la curiosité que j'avais pour n'importe quel disque auparavant. Je ne sais pas trop si je dois maudire ou bénir Deezer. Je compense en jouant de la musique, plus que jamais, et aussi en écrivant ce blog. Mais j'ai un drôle de sentiment, comme si je n'étais pas si content d'avoir décroché. Après tout, je n'ai pas du tout envie de me passer d'une drogue aussi jouissive que l'est la musique.